Acoustique d’une salle musicale de type philharmonique

Paramètres acoustiques déterminants dans la conception des grandes salles musicales

Cet article évoque surtout les salles musicales de jauge (capacité d’accueil) importante (au delà de 700 places) dédiée à la musique non amplifiée (symphonique, philharmonique, lyrique..)

Les matériaux : un vrai faux problème

Dès lors qu’il s’agit de l’ambiance sonore, il est souvent question de l’influence des matériaux : revêtements muraux, plafonds, sols, mobilier, etc.
Cela est globalement vrai lorsqu’on recherche une acoustique « sèche » et très peu réverbérante ni enrobante, dans des locaux dont le volume est faible et dont la géométrie est « classique ». 
Citons pêle mêle : théatre, salles de réunion, locaux scolaires, crèches, cantines scolaires,etc. globalement des lieux concernant le messsage parlé
Le point commun de ces salles est qu’on recherche une intelligibilité de la parole élevée.
La plupart des musiciens que nous rencontrons veulent connaitre les matériaux qui rempliraient les exigences d’une salle de spectacle dite « enrobante », « généreuse », pour reprendre les termes souvent employés.

Le bois, en tant que matériau, semble souvent faire l’unanimité : pourtant, des lambris, des diffuseurs quadratiques de Schroeder, des boiseries d’art, du bois perforé, sont des produits entrainant une incidence acoustique fort différente.

Enumérons ci dessous quelques paramètres importants déterminant le confort d’écoute :

Volume, géométrie et forme acoustique

Quelle que soit la destination, certaines formes de salles sont déconseillées : formes trop circulaires ou trop régulières. 
Le choix d’une forme « simple » ou régulière doit être fortement compensé par les autres paramètres qui suivent.
Dans tous les cas, privilégier l’acoustique peut avoir des conséquences esthétiques importantes.

Rapport entre Scène et Auditoire

Les salles modernes ont tiré les leçons d’erreurs liées généralement à l’ergonomie. Par exemple, les scènes trop profondes sont souvent évitées.
Il est très important d’éviter une distance trop grande entre le dernier rang du public et la scène. 
Cette distance nécessite des « renforts » acoustiques comme des abats sons ou de nombreux réflecteurs/obstacles.
Les choix architecturaux sont donc déterminants pour le résultat final.

Volume par spectateur

Il est couramment admis que 5m3 par spectateur donnent des salles trop mates sur le plan sonore. Un volume de 10 m3 et au delà est souvent recherché. 
La salle dorée et réputée du Musikverein de Vienne possède un volume par spectateur d’environ 10m3.

Diffusion et réflexion du son

Les salles « romantiques » comportent des irrégularités très nombreuses favorisant la diffusion : les irrégularités de surface sont de taille similaire aux longueurs d’onde, l’énergie acoustique est donc répartie dans de multiples directions, d’où le terme de « réflexion diffuses ». Les salles modernes, quant à elles, comportent souvent trop de surfaces de grande taille et lisses, ce qui rend la conception acoustique plus compliquée.

Acoustique variable
Les salles modernes offrent la modularité (plateau variable) et l’acoustique variable (Auditorium de la Philharmonie de Luxembourg, Kongresscentrum de Lucerne) en jouant sur les matériaux (rideaux de scène, réflecteurs, etc.) et la variabilité du volume, grâce à des chambres de réverbération disposées autour de la salle.

L’assise
C’est là une ambiguïté qui soulève des débats depuis longtemps : les Maîtres d’Oeuvres « livrent » des salles… vides ! Or un siège moltonné avec spectateur n’a pas le même résultat que sans spectateur.
A titre d’exemple la salle du Concertgebouw d’Amsterdam possède une durée de réverbération moyenne de 2,8 secondes sans public et de 2,2 secondes.. avec public.
Pourtant les caractéristiques d’absorption du mobilier (sièges, bancs) sont très étudiées et font l’objet de tests poussés en laboratoire.

Influence du bruit de fond
Critère trop souvent négligé, le bruit de fond (en l’absence de toute activité musicale) est une donnée importante.
En effet, « porter » ou « diriger » le son vers le dernier spectateur (le plus éloigné) suppose un rapport signal/bruit important. 
En acoustique musicale, les bruits de soufflerie masquent souvent les sons « raffinés » ou « cristallins » situés dans les hautes fréquences du spectre auditif (au-delà de 2000 Hz).
Les objectifs de bruit de fond sont donnés pour chaque bande de fréquence, à travers les courbes dites NC ou NR (Noise Curve ou Noise Rate).

Arundo Acoustique réalise des diagnostics acoustiques de salles musicales existantes, et s’associe régulièrement aux Maîtres d’Œuvre dans le cadre de construction neuves.