Dans cet article il est question de catégories de produits ou solutions permettant de réduire la réverbération des locaux.
On parle souvent de produits « absorbants » ou caractérisés par une certaine « absorption acoustique », généralement constituée d’un coefficient dit « Alpha Sabine » exprimé en pourcentage ou présenté sous forme de courbe de pourcentage en fonction de la fréquence.
Il est important de rappeler que la plupart, voire la totalité de ces produits, n’ont pas vocation à améliorer l’isolation acoustique entre locaux, ou alors de manière très marginale.
Solution « gratuite » : un local non meublé est souvent très réverbérant. L’insertion d’une certaine densité de mobilier ou obstacles, favorisant la dispersion, est de nature à faire diminuer sensiblement la durée de réverbération.
Solution « artisanale » : mousses achetées dans le commerce, « boite d’œufs », tous ces matériaux ne sont pas testés en laboratoire et constituent des solutions expérimentales, à double tranchant…
Les solutions à base de dalles minérales : généralement sous ossature, en format 600 x 600 mm par exemple, elles constituent un bon rapport qualité prix et d’excellentes performances d’absorption. Elles nécessitent un certain plénum, en particulier pour l’absorption des basses fréquences.
Certaines dalles minérales peuvent être collées ou vissées, mais ne sont pas démontables facilement, contrairement aux solutions sous ossature métallique
Le plâtre perforé, comportant souvent un matelas et un voile de laine minérale, ce produit a des performances très variables en fonction des produits, et constitue une solution non démontable.
La toile tendue : micro perforée, elle offre des performances importantes d’absorption uniquement avec un certain plénum et un matelas de laine minérale conséquent. Elle offre souvent un rendu esthétique avantageux, avec des fantaisies possibles en termes de sérigraphie/impression. La toile tendue nécessite une formation pour la pose.
Les solutions de type « textile » ou « mousse absorbante » : ces produits sous forme de panneaux, revêtements, comportent une certaine épaisseur et un rendu esthétique sobre et design. Elles sont dans des catégories de coûts supérieures à la moyenne. Certains textiles de faible épaisseur ont malheureusement des performances médiocres (de l’ordre de 20% d’absorption par exemple).
On note aussi l’existence de « rideaux acoustiques » : cependant, la plupart d’entre eux, à l’exception notoire des rideaux lourds et épais des théâtres, possède des performances également décevantes.
Enfin, la moquette peut contribuer (modestement) à l’absorption acoustique. Mais elle est davantage conseillée pour réduire les bruits de choc ou la « sonorité à la marche ».
Le bois perforé : relativement onéreux, esthétiquement apprécié, il nécessite un taux de perforation élevé pour obtenir des performances acceptables.
Les plafonds monolithiques : de conception relativement récente, ils comportent un « grain » discret, donnant l’impression d’homogénéité. Ils nécessitent une formation de pose et d’un agrément de la part des fournisseurs.
Les objets suspendus : géométriques, souvent utilisés de manière ludique dans les crèches, ils ont l’avantage d’être faciles à mettre en œuvre, mais avec un coût non négligeable. Il existe aussi (plus répandu) des baffles verticaux ou horizontaux (dans les ateliers par exemple) lesquels ont l’avantage de comporter deux faces ou surfaces d’absorption. Ils peuvent être utilisés en cas d’impossibilité de mise en œuvre de plénum (contraintes d’inertie thermique par exemple).
La fibre de bois recyclée : souvent complétée par de la laine minérale d’une certaine densité, elle constitue un bon rapport qualité prix : on trouve souvent ce type de produit dans les centres commerciaux ou les cinémas, voire les locaux techniques. Pour les architectes intérieurs, c’est un choix esthétiquement risqué : en fonction de la distance, on ne « remarque » pas ce matériau de la même manière.
Latex haute densité : comporte des performances très variables en fonction de l’épaisseur
Certains produits ont des réputations surestimées en termes d’absorption : citons pèle même le linoléum, le plâtre perforé sporadiquement, stores dits « acoustiques », écrans, mobilier dits « acoustiques », etc.. les déceptions sont fréquentes !
C’est la raison pour laquelle les missions de conseils en acoustique permettent de :
réaliser des calculs de durées de réverbération,
pour des cas complexes : modéliser les salles dans un logiciel de tirs de rayons et simuler des traitements acoustiques sur différentes surfaces.
Enfin, il est important de noter que certaines salles (musicales) doivent respecter des critères de sonorité variés et complexes : une salle acoustiquement trop « sèche » peut devenir un échec pour les utilisateurs, surtout si le caractère « polyvalent » des salles a été exigé lors de la programmation acoustique et architecturale du projet.